Chers amis, chers adversaires, chers indifférents, mes sœurs et frères martiniquais,
Le formidable spectacle donné par la jeunesse caribéenne au stade Pierre ALIKER à l’occasion des CARIFTA 2014 pendant « 4 jours intenses » est maintenant derrière nous. Nous avons tous eu le temps de prendre connaissance des réactions et prises de position de martiniquais sur l’organisation des CARIFTA GAMES 2014 en Martinique par des martiniquais, qu’elles soient positives ou négatives.
Et après tout, étant membre du comité d’organisation depuis le mois de juillet dernier et, ayant à ce titre travaillé bénévolement tout comme tous les autres membres de cette équipe et vécu de l’intérieur la longue préparation de cette manifestation, j’ai peut-être, moi aussi, droit à la parole, au moins autant que ceux qui n’ont pas mis les pieds au stade ou mieux (ou pire !) étaient tout simplement assis dans leur fauteuil à Paris …
Il me faut donc dire l’essentiel : les CARIFTA de Martinique ont été un grand succès !
Ce sont en effet les propres mots d’une personnalité particulièrement qualifiée pour juger de la qualité ou de la médiocrité de cette édition 2014. Il s’agit de Victor LOPEZ, président de la NACAC, la Confédération d’Athlétisme d’Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes, l’une des 6 confédérations d’athlétisme appartenant à la fédération mondiale, l’IAAF. C’est en effet sous l’égide de la NACAC que se déroulent chaque année les CARIFTA. Ce sont ses membres qui chaque année, pendant la tenue de la manifestation, décident, lors d’un congrès, du pays qui recevra la prochaine édition de ces championnats, comme ils l’ont fait à l’Institut Martiniquais du Sport dimanche 20 avril en choisissant St Kitts et Nevis. Et ce sont ces mêmes membres de la NACAC qui avaient accordé à la Ligue de Martinique d’Athlétisme l’organisation des CARIFTA 2014 lors de l’édition 2013 aux Bahamas.
« Les CARIFTA de Martinique ont été un grand succès ». Victor LOPEZ a prononcé ces mots au tout début de la réunion de débriefing qui s’est tenue avec les membres du comité d’organisation dès le lendemain matin de la clôture des CARIFTA, réunion qu’il présidait. En ouverture de cette importante rencontre où été examinés tous les aspects du déroulement de la compétition, il avait expliqué qu’il était normal d’après sa longue expérience que la première journée ait été celle des « couacs », précisant qu’il en était de même pour les plus grandes compétitions planétaires d’athlétisme, qu’il s’agisse des championnats du monde ou des jeux olympiques : « The first day is always a nightmare » avait-il affirmé, précisant que, comme cela est également le cas dans ces autres compétitions, pour les CARIFTA 2014, les rectifications avaient été apportées pour permettre à la seconde journée de se dérouler normalement et à la troisième d’être parfaite et de se conclure en apothéose.
Pour ce qui me concerne, mes CARIFTA à moi sont aujourd’hui source de fierté en tant que martiniquais et de grand bonheur d’avoir appartenu à l’équipe réunie autour de Max MORINIERE et des membres du comité directeur de la ligue de Martinique d’Athlétisme.
Mes CARIFTA à moi, c’est le plaisir d’avoir reçu en Martinique pour la première fois Lamine DIACK, ce sénégalais de 80 ans, Président de l’International Association of Athletics Federations (l’IAAF), ancien maire de DAKAR et plusieurs fois ministre du Président SENGHOR et de l’avoir entendu me confiant l’émotion qui l’avait étreint lorsqu’il s’était rendu, comme en pèlerinage, à l’ancien hôtel de ville de Fort de France pour visiter le bureau d’Aimé CESAIRE accompagné de son compatriote Adams KWATEH, journaliste à France-Antilles et de Madame Joëlle JULES-ROSETTE, la fidèle secrétaire du grand homme.
Mes CARIFTA à moi c’est la fierté que nous ayons pu accueillir en Martinique près de 700 athlètes ainsi que leurs accompagnateurs et « les friends and family » et que ne se soit posé finalement, aucun problème de visa à l’accueil à l’aéroport ! Ce n’était pas gagné d’avance ! Tous ceux qui au cours de ces dernières années ont organisé en Martinique différentes rencontres caribéennes sauront, j’en suis certain, apprécier cette performance du comité d’organisation. C’est l’occasion de remercier les nombreux anonymes dans les différents services de l’Etat en Martinique, dans nos ambassades à Kingston, Paramaribo ou Port-au-Prince ou au Quai d’Orsay qui ont concouru à ce résultat. Merci à ceux qui ont été en première ligne et qui, malgré la rigidité des textes et parfois, il faut bien le dire, leur stupidité (quel est le risque d’invasion du marché du travail martiniquais par les Jamaïcains ?) ont facilité la venue en Martinique de nos invités, de tous nos invités. Merci donc au Préfet de la Martinique (par ailleurs spectateur assidu et enthousiaste des compétitions ainsi que son épouse et ses deux jeunes enfants). Merci à notre compatriote Fred CONSTANT, ambassadeur en charge de la coopération régionale dans la Caraïbe, à l’ambassadrice de France en Jamaïque, au Consul de France à Port-au-Prince. Merci à mon amie Roselyne CHIU-HING, fille aînée de Francisco, consul de Colombie à Paramaribo, qui fut notre intermédiaire auprès de l’ambassadeur de France au Surinam pour aplanir les difficultés concernant la délégation surinamaise.
Mes CARIFTA à moi, c’est le très beau spectacle de la cérémonie d’ouverture avec le défilé des 25 délégations précédées chacune par un ou une enfant martiniquais levant haut sa pancarte sur laquelle était écrit le nom du pays qu’il représentait pour quelques minutes. Jamaïque, Barbade, Guadeloupe, Guyana, St Kitts et Nevis et tous les autres. Pour ces enfants, il s’agira d’un souvenir qu’ils garderont toute leur vie avec dans les oreilles les applaudissements nourris de tous les spectateurs pour la délégation qu’ils précédaient.
Mes CARIFTA à moi, c’est la beauté du discours de Sergueï BUBKA, immense champion, célébrant la paix et l’amitié des peuples à travers l’athlétisme caribéen au moment même, ou son pays, l’Ukraine, plongeait dans une guerre dont nul ne peut prévoir l’issue.
Mes CARIFTA à moi, c’est la guadeloupéenne George PAU-LANGEVIN, toute nouvelle ministre des Outre-mer, exprimant sa joie d’avoir fait son premier déplacement hors de l’hexagone après sa nomination pour participer à cette fête de la jeunesse caribéenne.
Mes CARIFTA à moi, c’est l’attitude du journaliste martiniquais Karl SIVATTE, Président de l’Union des Club Presse de France et Francophones, qui prit l’initiative, sans que personne ne le lui ait demandé, de se rendre au stade en ayant payé son billet pour s’assurer que ses confrères caribéens travaillaient dans de bonnes conditions, ferraillant ensuite sur les réseaux sociaux pour combattre les contrevérités distillées par d’autres à ce propos.
Mes CARIFTA à moi, c’est, une fois les dérapages initiaux des horaires des épreuves rectifiés, le sans faute des officiels et techniciens réunis par la ligue qui ont permis le déroulement de la manifestation dans d’excellentes conditions.
Mes CARIFTA à moi, c’est l’hystérie communicative des caribéens encourageant leurs athlètes de la voix, du geste, des cris et des chansons tout au long de la journée.
Mes CARIFTA à moi, c’est le spectacle des équipes de supporters caribéens soutenant de la même manière que s’il s’agissait de leurs compatriotes les martiniquais qui étaient en piste.
Mes CARIFTA à moi, c’est le succès de l’équipe de Martinique, qui après l’unique médaille rapportée à Pâques 2013 des Bahamas en a conquis cette année 8 ! Aucune n’est tombée du ciel. Il a fallu travailler dur pour monter sur ces podiums dans une compétition d’un niveau vraiment très élevé. Bravo donc à Jean-Claude BERQUIER, le directeur technique de la ligue et aux différents entraîneurs qui dans l’ombre continuent à avoir la foi et à travailler avec leurs athlètes jour après jour.
Mes CARIFTA à moi, ce sont ces échanges multiples avec les membres des délégations caribéennes manifestant leur bonne humeur et leur joie de découvrir pour quelques heures la Martinique et leur regret de ne pouvoir rester plus longtemps pour la visiter.
Mes CARIFTA à moi, c’est la satisfaction d’avoir vu le comité d’organisation mettre en synergie la Région, la ville de Fort-de-France, l’Etat, le Conseil Général, le CMT, le CROSMA, la Fédération Française d’Athlétisme, la NACAC, Contact-Entreprises, Martinique 1ère, RCI, France-Antilles et de nombreuses entreprises martiniquaises des secteurs du BTP, de l’hôtellerie, de la restauration, du transport et de la sécurité pour la réalisation de ce magnifique projet .
Mes CARIFTA à moi, c’est la constatation que la Martinique accueillait cette immense manifestation au moment même où aboutissent enfin les efforts de nombreux hommes ou femmes politiques martiniquais pour que nous prenions notre place pleine et entière au concert des nations caribéennes à travers nos adhésions à différentes organisations régionales.
Mes CARIFTA à moi, ce sont des centaines de photos plus belles les unes que les autres que j’ai pu faire des athlètes en plein effort qui sont désormais autant de magnifiques souvenirs de ce que j’ai eu le privilège de vivre au bord de la piste.
Mes CARIFTA à moi, c’est la satisfaction d’avoir participé avec Contact-Entreprises à un évènement qui marquera à tout jamais la mémoire de toutes celles et tous ceux qui ont eu la chance de permettre sa réalisation et son grand succès. Merci donc à Max, Frantz, Patrick, Aurélie, Michel, Léa, Lydia, Béatrice, Susan, Manuela, Emmanuel, Lionel, Géraldine, Robert, Jean-Claude, Yves et Elodie pour cette formidable aventure que nous avons vécue ensemble.
Rendez-vous l’année prochaine à Saint-Kitts et Nevis.
Jean-Paul JOUANELLE, délégué général de Contact-Entreprise et membre du comité d’organisation des CARIFTA 2014