Le moins que l’on puisse dire, c’est que les chiffres du tourisme martiniquais ne sont pas bons : – 450.000 touristes en 10 ans, alors que ce nombre progresse dans le reste de la Caraïbe. Le secteur hôtelier en particulier traverse une crise sans précédent qui menace très directement tous ses acteurs. Entre 2006 et 2010, ce sont 26 établissements qui ont disparu, incapables d’assurer leur exploitation compte tenu de leurs contraintes dans un marché régressif. Les hôtels de Martinique sont en effet en déficit chronique et n’ont plus les ressources pour lancer les travaux de rénovation indispensables pour reconquérir les marchés. Pourtant la volonté politique semble là : saura-t-elle faire bloc autour des opérateurs locaux et parvenir à des solutions de sortie de crise ?
Le dossier complet est disponible ici : HOTELLERIE MARTINIQUAISE JUILLET 2010 (2)
Cette situation inquiétante a inspiré la chronique Eco Première de Maurice VIOLTON sur Martinique Première jeudi dernier, dont nous reproduisons le texte ci-dessous :
Le 15 septembre, dans 10 jours… Une date qui fait peur, pour les hôteliers de Martinique. C’est une date limite fixée par la Caisse Générale de Sécurité Sociale pour une solution aux dettes sociales des structures. Des dettes, selon les professionnels, impossibles à régler pour un secteur en perdition. Un chiffre, un seul, illustre la situation : les chambres classées enregistrent 20 points de taux d’occupation de moins qu’en 2007. C’est une véritable saignée qui s’illustre aussi par la fermeture de fleurons comme le Leyritz, le Méridien, le Caritan ou encore Belfond, ces dernières années… Prés de 700 chambres…
A cela s’ajoute une haute saison qui se raccourcit de façon drastique… Elle dure aujourd’hui 3 mois et demi. Les charges pour couvrir les 8 autres mois de l’année, elles, à ce rythme, pèsent des tonnes sur leur tête, à tel point que les menaces sont de plus en plus sérieuses sur les 1200 emplois directs du secteur… Sans compter les 5 à 7000 personnes qui vivent indirectement de l’activité touristique…
Pour couronner le tout : les hôtels classés, répertoriés, composent avec une concurrence des particuliers avec leur villa, chambre d’hôtes, studios meublés et autres, nullement référenciés dans les fichiers officiels. Ils ne sont visibles que sur internet ou ne vivent que par le bouche à oreille. En tout cas, ces structures ne payent aucunes taxes. Leur poids, autour de 4000 lits, autant que ce qui est officiel… La Grande Hôtellerie est donc en plein doute et demande une large réflexion pour se restructurer, pour définir un nouveau cap. Elle a besoin de la compréhension des services fiscaux, celle des partenaires sociaux, des collectivités, et aussi de la population… Un pays a besoin d’une grande hôtellerie, performante, pour rayonner, pour exister, sur la carte touristique…