Ce mardi 5 juin 2012, Emmanuel de REYNAL répondait aux questions de Rodolphe ETIENNE dans le quotidien France-Antilles. Voici le texte complet de l’interview…
1/ Emmanuel de Reynal, vous êtes le nouveau président de Contact-Entreprises depuis le 27 février 2011. Pouvez-vous vous présenter ?
J’ai toujours pratiqué le métier de publicitaire, dès l’âge de 21 ans en intégrant une petite agence de Fort-de-France dans laquelle j’ai évolué progressivement. J’y ai pratiqué tous les métiers : stagiaire, assistant de production, commercial, chef de publicité, puis chef d’agence. Aujourd’hui je dirige un réseau implanté en Martinique et en Guadeloupe. Ce métier passionnant me met en contact avec des gens passionnants, qu’ils soient chefs d’entreprises, artistes, créatifs, communicants ou étudiants… J’essaye de partager mon temps entre vie professionnelle, vie familiale et vie associative. Trois sphères qu’il convient de bien équilibrer pour « réussir » sa vie.
2/ En tant que publicitaire, vous avez une pratique éprouvée de la valorisation d’entreprises en terme d’image. Pouvez-vous nous expliquer la stratégie que vous souhaitez mettre en place au niveau de Contact-Entreprises ?
Contact-Entreprises est un instrument au service de la parole des entreprises. Il y a plus de 35.000 entreprises privées en Martinique qui emploient 130.000 personnes. Chacune de ces entreprises est une force utile pour notre société. Il faut le faire savoir : seules les entreprises sont créatrices de richesses. Seules les entreprises permettent à la société de financer ses politiques : les équipements publics, la vie sociale, l’éducation, le sport, la culture, la santé… L’entreprise est par nature citoyenne, et les entrepreneurs méritent qu’on les considère, qu’on les respecte. Notre association tachera de mettre en lumière les actions citoyennes du monde de l’entreprise, de valoriser l’image des entrepreneurs et de réveiller l’esprit d’entreprise qui devrait habiter chacun d’entre nous. Elle tachera également de faire entendre les points de vue d’entreprises.
3/ Concrètement, cette stratégie est-elle déjà active et comment ?
Cette stratégie est inscrite au cœur de nos statuts, et les équipes qui nous ont précédés l’ont appliqué avec beaucoup de détermination. Si nous avons su fédérer autant d’entreprises adhérentes, c’est bien parce que notre ligne stratégique a toujours été claire et lisible.
4/ De façon plus générale, quelles sont les innovations que vous souhaitez voir aboutir au sein de la structure ?
Notre stratégie repose sur deux piliers :
- intensifier les passerelles entre le monde économique et son environnement, en particulier les jeunes, les élus, les associations et l’opinion publique… autant d’acteurs qui connaissent mal le monde de l’entreprise.
- Améliorer nos outils de communication pour mieux relayer les idées d’entreprises et pour mieux dialoguer.
5/ Qu’est-ce qui a déjà changé, également sur un plan général, au sein de votre association ?
Les deux premiers mois de notre mandat ont été consacrés à l’amélioration de nos outils. Aujourd’hui, nous disposons d’une nouvelle plateforme de communication opérationnelle : un site web, une page facebook, un fil twitter, mais aussi un nouveau visuel publicitaire pour incarner notre vision : l’arbre fruitier en forme de Martinique et son slogan « Avec nos entreprises, faisons fructifier la Martinique ».
Mais au-delà de ces outils, il y a une équipe de permanents conduite par Jean-Paul JOUANELLE et un bureau de bénévoles qui se réunit tous les lundis pour piloter les projets. Cette équipe est le moteur de l’association dont chacun fait preuve chaque jour d’un remarquable esprit d’initiative.
6/ Considérez-vous que vos avis et commentaires sur la vie économique de la cité soient suffisamment pris en compte par les politiques ?
Nous n’avons pas vocation à nous exprimer en lieu et place des syndicats patronaux et des différents représentants des familles économiques, qui pour la plupart font un travail de fond en matière de propositions. Je pense en particulier à l’AMPI ou à la FEDOM, dont les contributions ont bien alimenté le débat public à l’occasion des élections présidentielles. Je pense aussi au MEDEF qui s’est engagé dans un dialogue responsable avec les syndicats de salariés. Pour autant, chaque fois que nous le jugeons utile, nous nous exprimons très librement et toujours dans un esprit constructif.
7/ En la matière, quels manques constatez-vous ?
Nos élus ont beaucoup de bonne volonté. Ils cherchent désespérément les solutions de sortie de crise. Mais ils sont encore prisonniers de clichés qui leur font aborder le monde économique avec suspicion. De leur côté, les entreprises ont le sentiment de devoir se débattre seules, dans l’hostilité générale. Au moindre « coup de chaud », elles sont désignées boucs émissaires, et personne ne vient les défendre. Pourtant, la relance économique à laquelle aspirent nos élus ne peut se faire qu’avec les entreprises. Il faut donc changer radicalement d’état d’esprit et donner des signaux forts : « monter sur la table » pour défendent sans complexe le monde de l’entreprise, s’indigner ouvertement dès qu’un conflit sectoriel vient bloquer l’économie de l’île, se battre pour que les entreprises retrouvent leur rentabilité, etc. Il faudrait que nos élus s’appuient d’avantage sur nos entreprises pour trouver l’issue à la crise. Cé an lanmin ka lavé lot.
8/ A l’inverse, que considérez-vous de positif au niveau de la politique de développement économique mis en œuvre de manière collégiale ?
La politique du tourisme est l’exemple positif qui devrait s’étendre à tous les autres secteurs économiques. Même si les résultats tardent à se manifester, il faut saluer le courage et la détermination de la méthode régionale : une implication politique au plus haut niveau, la nomination d’un grand professionnel à la tête du CMT, une convergence sans faille et sans complexe des énergies en faveur du développement touristique, une valorisation des acteurs du tourisme, créateurs de Paradis…
Un commentaire
J'espère que cette interview sera lu par les politiques qui passent dans tous les quartiers demander des voix..
Pas besoin d'être économiste ou bien élus de je ne sais quelle circonscription pour voir que sans entreprises pas de croissance.!
Il faut donc arrêter de stigmatiser les entreprises et les entrepreneurs surtout quand ceux ci veulent faire bouger l'ordre établi et donner un renouveau à la Martinique !!!!
D'ailleurs, le slogan « Avec nos entreprises, faisons fructifier la Martinique » est tout trouvé!
Je m'arrête ici, sinon je ferais un copié collé de l'interview tellement le message est pertinent et motivant.
Continuez votre travail et votre démarche, beaucoup de gens sont avec vous !!!!!!!
Jordan.