Derrière le style disruptif de l’ancien président américain, se dessine une cohérence redoutable : celle d’un homme d’affaires qui lit les lignes de fracture de l’Amérique contemporaine et les transforme en leviers de pouvoir. De la désindustrialisation à la doctrine « America First », du recul des ambitions climatiques à la montée des rapports de force brutaux, tout converge vers un repli assumé de la puissance américaine sur ses intérêts propres.
Sous l’impulsion d’un Donald Trump en passe de redessiner les équilibres globaux, la Caraïbe se trouve soudainement projetée au cœur d’une recomposition stratégique dont elle ne saurait se tenir à l’écart. Le récent échange animé par l’avocat international Jean-Claude Beaujour, en collaboration avec l’Université des Antilles, le MEDEF Martinique, l’AMPI et Contact-Entreprises, a levé le voile sur les implications potentielles d’un retour de Trump à la Maison Blanche.
Mais cette redéfinition du jeu mondial ne s’opère pas sans ondes de choc. Si la Caraïbe n’est pas une priorité affichée de l’agenda « Trumpien », elle en subira inévitablement les effets indirects : resserrement migratoire, redirection des flux commerciaux, fragilisation de ses économies périphériques, ou encore batailles d’influence avec les puissances émergentes, notamment la Chine.
La Caraïbe doit-elle se contenter de subir ? Jean-Claude Beaujour nous invite, au contraire, à repenser nos modèles de développement, à renforcer notre ancrage régional et à jouer notre carte dans les nouvelles dynamiques diplomatiques. L’heure n’est plus à la plainte, mais à la proposition. C’est là, peut-être, la plus grande leçon de cette conférence : dans un monde instable, seuls ceux qui osent penser et agir peuvent espérer influencer leur destin.