Michel FAYAD, président du groupement du tourisme de croisière de la Martinique, présente sa vision de bon sens pour développer l’attractivité de notre destination pour les touristes de croisière…
On aura beau demander aux commerçants foyalais d’ouvrir leurs boutiques le dimanche lors des escales, non seulement ils ne le feront pas, car ils perdent de l’argent, mais quand bien même, une vingtaine ou une trentaine feraient l’effort, ils seraient tellement dispersés dans la ville, que Fort-de-France donnerait toujours l’impression d’être aussi vide, et les touristes seraient obligés d’avoir un plan des différentes boutiques ouvertes, ce qui n’est pas envisageable.
On pourra toujours installer un village croisière sur le terminale de la Pointe Simon à la descente du bateau, cela restera toujours très artificiel, les croisiéristes n’ont pas une soif d’achat aussi forte pour se précipiter sur les premiers stands venus, et l’offre sera toujours très limitée, et la vente restera toujours insignifiante.
Sur la rue Ernest Desproges, à part quelques boutiques éloignées les unes des autres sans circuit balisé, avec des trottoirs étroits, et une circulation anarchique, la promenade ne présente pas un grand intérêt pour une vraie découverte de la ville, et en plus ne mène nulle part.
Il existe pourtant une solution qui saute aux yeux, mais qui ne semble pas évident pour tout le monde : La rue Piétonne.
La rue Piétonne est déjà dans le prolongement direct du terminal de croisière, c’est à dire à la sortie du bateau, il suffit juste de traverser la rue Desproges et nous y sommes.
Deuxièmement la rue est piétonne, et donc pas de trafic automobile, les touristes ont tout l’espace pour eux, la rue est en plus pavée, elle est éclairée, elle peut être fleurie, son accès ressemble naturellement à un tapis rouge pour nos croisiéristes.
La rue Piétonne possède toutes formes de commerces, boutiques souvenirs, Pharmacies, para-pharmacies, pâtisseries, magasins de chaussures, KFC, Librairies, boutiques hommes femmes, Opticiens, parfumeries, etc… Cette rue se déroule sur environ cinq cent mètres, et nous arrivons directement sur la place de la Cour Perrinon, et là que voit-on sur la gauche? Le centre commercial flambant neuf, avec des restaurants, des boutiques de marques, des librairies, un Hypermarché, des bars et des cafés, un véritable temple de la consommation.
Juste en face sur la droite, L’espace Camille DARSIERES, temple de la culture, et refuge des artistes martiniquais, qui en plus, se produisent régulièrement. Et bien sûr pour couronner le tout, juste devant nous, l’ancienne Mairie qui abrite le Musée Aimé CESAIRE avec le banc de Toni MORRISSON, bien connue dans le monde Anglo-Saxon. Une reconnaissance Américaine pour le plus illustre des martiniquais à faire découvrir par nos croisiéristes. Des manifestations pourraient être envisagées dans les jardins du Musée CESAIRE.
Que demander de mieux, on aurait voulu faire un circuit touristique dans le centre ville, qu’on n’aurait pas été jusque-là.
L’intérêt de ce circuit naturel, est qu’il est déjà complet, il n’y a rien à ajouter, pas un euro à investir. Peut-être uniquement un bureau de change pourrait y être installé sur le circuit, connaissant la réserve de nos commerçants pour le cours du dollar.
Au niveau de la sécurité des touristes, cela sera beaucoup plus simple pour les policiers et vigiles, car on est pratiquement dans un circuit fermé avec une clientèle regroupée.
On pourrait à ce moment créer un point de rencontre et d’information sur la place, les artistes pourraient alors intervenir, et ensuite se replier dans l’espace Camille DARSIERES.
On pourrait y installer quelques artisans dans le style bijoux de créateurs, ou artisanat d’art, créer des marchés d’art contemporain, organiser des mini-défilés de mode sur la place, les jours de grosse affluence.
La librairie Alexandre et la Librairie Antillaise et même le musée CESAIRE pourraient proposer les œuvres de CESAIRE, FANON, GLISSANT, et d’autres, déjà traduites en langue anglaise.
Les visites guidées des monuments de la ville (bibliothèque Schoelcher, Cathédrale, etc…) pourraient démarrer de cette place.
On pourrait créer le temps d’une escale, une véritable attraction culturelle avec un public touristique garanti, où viendrait se mêler les Martiniquais en toute sécurité, et qui seraient du coup, les promoteurs de leur propre culture. Il nous faut, même l’espace d’une journée, intégrer le tourisme à la population locale, les martiniquais y sont très attaché, et c’est la seule condition pour que le tourisme soit accepté.
A ce moment les commerçants de la rue piétonne et du centre commercial seraient ciblés et identifiés, on pourrait les accompagner, et en leur ramenant cette clientèle on pourrait leur demander en échange de jouer le jeu en formant leurs personnels aux langues étrangères, ou en ouvrant le dimanche. Si cette rue piétonne, plus la place Perrinon ouvrent le dimanche, l’image de la ville morte aura complètement disparue.
La croisière est en train de se développer, grâce au travail considérable du C.M.T. et de sa présidente, il faut vite anticiper sur notre capacité d’accueillir de plus en plus de touristes dans de bonnes conditions.
La rue piétonne pourrait servir de locomotive, dans un premier temps à l’attractivité touristique de la ville, et très vite les commerces des rues adjacentes ouvriraient leurs rideaux.