La filière canne de Martinique est confrontée aujourd’hui à l’invasion massive de mauvaises herbes qui menace son existence à court terme. En effet, les traitements en usage jusqu’à présent ne bénéficient plus de l’agrément du Ministère de l’Agriculture et il n’existe à ce jour aucune solution alternative de traitement massif. Un problème très grave qui risque de faire disparaître les cannes de Martinique, son sucre et son rhum. Face à un tel danger, le Conseil Régional a organisé un groupe de travail avec les professionnels du secteur, et propose aujourd’hui un palliatif d’urgence qui, sans régler le problème de fond, permettra peut-être de sauver la récolte de cette année.
Ci-dessous, le communiqué publié par le Conseil Régional :
En mai dernier, le Président du Conseil Régional, Serge Letchimy installait un groupe de travail « filière canne/sucre/rhum » afin de mettre en œuvre un plan d’actions concerté entre tous les partenaires de cet important secteur économique. Cette commission de travail est animée conjointement par Catherine Conconne, 1ère vice-présidente du Conseil Régional et Éric Eugènie de l’Exploitation Agricole du Galion et membre de Canne Union.
Les professionnels présents ont fait état, dès la première réunion, d’une difficulté majeure qu’ils doivent affronter à très court terme. En effet, les plantations de canne à sucre souffrent en ce moment de l’invasion massive d’espèces de mauvaises herbes qui menacent la croissance du précieux roseau sur environ 2.500 des 4.000 hectares plantés en canne aujourd’hui.
L’herbicide en usage jusqu’à présent (ASULOX) ne bénéficie plus depuis quelques mois de l’agrément du Ministère de l’Agriculture.
Aucune solution alternative de traitement massif n’est aujourd’hui viable.
Seule une solution mécanique ou manuelle d’arrachage de cette espèce végétale nuisible pourrait permettre de sauver, oui de sauver la prochaine récolte et ainsi la production de rhum et de sucre en 2014.
Face à l’urgence de la situation, et pour affronter une catastrophe économique inévitable, le Président du Conseil Régional a proposé que le Plan Immersion Emploi Jeune vienne en soutien au besoin de main-d’œuvre nécessaire dans les délais très courts imposés par le cycle de pousse de la canne à sucre. Ce dispositif qui permet à des jeunes de 16 à 35 ans de bénéficier d’un emploi saisonnier soutenu en moyenne à 50 % par la collectivité pendant la période des vacances scolaires a été lancé officiellement il y a quelques jours et prévoit l’établissement de 1500 contrats. Un certain nombre d’entre eux (le besoin serait de 300 environ) pourrait bénéficier à ce secteur. D’autre part, une solution mécanique par engin à chenilles est également à l’étude mais non disponible sur le territoire et demandera un temps d’acheminement qui risque d’être long.