Depuis le 26 juillet, l’Habitation DUHAUMONT est le théâtre d’un conflit social qui aurait pu être évité. Pour en comprendre les ressorts, il convient de revenir sur les faits. En toute objectivité :
Mercredi 26 juillet, un chauffeur signale au délégué du personnel une fuite d’huile sur un tracteur de l’Habitation DUHAUMONT. C’est donc en toute responsabilité que le salarié a exercé son droit – son devoir – d’alerte. Et c’est avec le même esprit de responsabilité que nous avons arrêté le tracteur en panne.
Le jour même, nous programmons une réunion pour le lendemain avec les Délégués du Personnel pour parler des conditions de travail. Sans préavis et alors que notre réunion est prévue à midi, une partie des salariés décide de se mettre en grève. La réunion se tient, et tous les dysfonctionnements signalés font l’objet d’un engagement de notre part de les régler dans les plus brefs délais.
Dès lors, il n’y a plus de motif de grève.
Le conflit porte depuis uniquement sur le paiement des jours de grève, autrement dit sur le paiement du « non travail ».
Les salariés grévistes demandent en effet le paiement des journées des 26 et 27 juillet, considérant qu’il s’agit de l’exercice d’un droit de retrait, et non d’une grève et précisant que leur position est non négociable : « L’entreprise doit payer ».
Mais nous demander de payer le « non travail », c’est nous demander de reconnaître que le travail n’a pas de valeur ! C’est nous demander de renoncer aux principes même de respect à l’égard des salariés conscients de la valeur de leur propre travail.
Dès lors, chaque jour qui passe aggrave la situation.
Il y a d’autres moyens de sortir de ce conflit en respectant la dignité de chacun : c’est pourquoi nous avons proposé de consentir aux salariés grévistes une avance sur salaire compensant les journées non travaillées. Cette avance sera remboursée à raison d’un jour par mois. Les salariés qui en feront la demande pourront imputer les jours de grève sur leurs congés payés. Nous avons également proposé de rattraper les journées perdues en programmant des journées de travail le samedi pour les salariés volontaires.
Lors des discussions du jeudi 3 août, les Délégués du Personnel ont admis que notre proposition était acceptable si leur mouvement était reconnu comme étant un mouvement de grève, et non comme l’expression de leur « droit de retrait ». Les salariés grévistes ont donc accepté de reprendre le travail, tout en se réservant le droit de demander à la justice de trancher sur la nature de leur mouvement : grève ou droit de retrait ? Une décision de justice à laquelle les deux parties ont convenu de se plier, dans un esprit mutuel de responsabilité.
C’est sur ces bases claires que nous avons décidé de nous revoir le lendemain vendredi 4 août pour signer le protocole de sortie de conflit. Les délégués du personnel indiquent même que les salariés qui le souhaitent peuvent reprendre le travail avant la signature du protocole.
Mais contre toute attente, alors que des paroles avaient été données, et alors qu’une issue au conflit était enfin trouvée, la posture syndicale a semble-t-il eu raison de la raison ! Et les salariés grévistes ont pris la grave responsabilité de relancer le conflit en changeant radicalement l’esprit du protocole d’accord.
Nous ne comprenons pas cette décision, et nous déplorons encore une fois qu’une entreprise et ses salariés deviennent le jouet impuissant d’une logique de blocage inspirée par des postures syndicales d’un autre âge.
Nous faisons appel à l’esprit de responsabilité de chacun pour sortir dignement de ce conflit inutile et coûteux pour tous.
La Direction de l’Habitation DUHAUMONT, le 4 août 2017