Jeudi 22 septembre, Contact-Entreprises recevait Johnny HAJJAR, nouveau secrétaire général du PPM, dans le cadre d’un déjeuner-débat pour échanger sur la situation économique de la Martinique. C’est donc le regard de l’opposition politique qui a été débattu avec une vingtaine de chefs d’entreprise.
Voir ici la vidéo-contact de Johnny HAJJAR
En introduction des débats, le président Emmanuel de REYNAL a tenu a rappeler que Contact-Entreprises était une organisation a-politique, qui n’a aucune vocation à prendre parti. Ce qui ne doit pas l’empêcher d’échanger avec tous les acteurs politiques, quels que soient leurs bords.
Le diagnostic de Johnny HAJJAR est sans appel : la situation de la Martinique est bloquée et nous sommes dans l’immobilisme économique total depuis la mise en place de la CTM : aucune vision n’est proposée, aucune initiative n’est annoncée, aucun investissement n’est programmé. La gestion des fonds européens est catastrophique, l’instruction des dossiers est englué dans des lenteurs anormales, 320 dossiers FEADER en instruction sont à l’arrêt empêchant ainsi les investissements de se réaliser au profit des artisans et acteurs locaux du BTP, notamment. Cette vanne étant fermée, c’est tout le système économique de la Martinique qui en pâtit, privée de carburant financier. Le 1er secrétaire du PPM dénonce au passage la fermeture du GIP, le groupement d’Intérêt Public « Martinique Europe Performance », qui avait été mis en place par le Conseil Régional pour optimiser la gestion des fonds européens, et qui commençait tout juste à fonctionner. Une fermeture brutale et purement idéologique, précise-t-il, dont nous constatons aujourd’hui les terribles conséquences, au point que la Martinique risque de voir ses budgets européens repartir à Bruxelles !
Les échanges avec les chefs d’entreprise ont été sans concession et sans langue de bois, certains d’entre eux ayant rappelé avec force que l’équipe précédente devait assumer aussi sa part de responsabilité. Ils ont manifesté leur grande lassitude face à des débats politiques « stériles » et aux guerres de personnes, alors que, plus que jamais le temps est à la mobilisation collective pour relever les défis économiques qui seuls pourront redonner de l’espoir aux populations : débloquer la situation des fonds européens, mettre rapidement le TCSP en marche, miser à fonds sur le tourisme, accélérer la mise en place des zones franches, notamment dans Fort-de-France, impliquer d’avantage les chefs d’entreprise à la réflexion économique… autant de messages clairement exprimés lors des échanges.