Après 16 mois de blocage de son entreprise (sic !), Henri Hubert DUPON, dirigeant de Caraïbe Développement, publie le communiqué suivant :
Une grève de plus de 16 mois accompagnée d’un blocage de l’entreprise. Le blocage perdure, ce qui est un record dans un pays de Droits.
Caraïbes Développement, la société qui gère la Fourrière départementale en Martinique, est à l’arrêt depuis le 29 janvier 2015. Une poignée de grévistes bloque l’accès au site malgré plusieurs décisions de justice, et dans l’indifférence des pouvoirs publics. Tout commence par le licenciement de l’un des 9 salariés de la société; licenciement justifié par une succession de fautes mettant en danger les usagers et le salarié. Le licenciement s’imposait et il n’est pas contesté devant la Justice. Par solidarité, 3 de ses collègues ont commencé une grève qui, avec l’intervention d’un syndicat jusqu’auboutiste, la CSTM, s’est transformée en blocage de l’entreprise. Des blocs de béton ont été posés dans la voie d’accès au site, empêchant les 6 autres salariés de travailler. Un campement a été édifié sur le domaine public sans opposition de la collectivité locale offrant ainsi une capacité de nuisance continue.
Toutes les décisions rendues par la Justice donnent raison à mon entreprise. Des actions ont été engagées pour mettre fin au blocage. Elles ont toutes conduit à la condamnation du blocage du site, enjoignant sa libération. Des actions ont été engagées contre la collectivité responsable du service public – la CACEM – et la Justice m’a encore donné raison. Lorsque cette collectivité a entrepris des actions contre mon entreprise, elle a été systématiquement déboutée. Quant à la Préfecture, dont la procédure de passation du nouveau contrat vient d’être annulée par le tribunal en raison des violations du droit de la commande publique commises au préjudice de mon entreprise, elle s’abstient d’agir pour libérer durablement le site illégalement bloqué et ainsi les décisions de Justice restent inexécutées, ce qui est anormal dans un Etat de droit.
Mon entreprise a créé, il y a plus de 7 ans, la première fourrière départementale de Martinique. Nous avons, au prix d’investissements dans la formation du personnel et dans le matériel, été doublement certifiés sur le plan qualité et environnement (ISO 9001-14001). Nous avons développé un savoir-faire faisant de la fourrière de Martinique l’une des plus performantes de France. Pourquoi avoir laissé un blocage illégal se poursuivre ? Je ne trouve aucune raison objective, et ce d’autant que le blocage empêchait la majorité des salariés de travailler et paralysait le service public. Seule une volonté de nuire et, surtout, de favoriser un concurrent de façon grossièrement illégale peuvent expliquer cette situation irrationnelle et socialement inacceptable. J’attends que l’Etat prenne ses responsabilités, fasse respecter les décisions de Justice et applique le droit. Pourquoi la Préfecture est restée sans rien faire d’efficace pendant plus de 16 mois ? Comment expliquer que la CACEM, Collectivité locale, ait ignoré le blocage illégal du site, en même temps qu’elle tentait de résilier illégalement mon contrat pour l’attribuer tout aussi illégalement à un concurrent ? Comment expliquer que la Préfecture, malgré les décisions de Justice, ait réquisitionné et continue à réquisitionner ce concurrent? Pire, comment expliquer que la Préfecture ait décidé d’attribuer à ce concurrent le nouveau contrat alors que ce concurrent ne respecte notoirement pas ses obligations sociales ?
Sans la Justice, qui n’a jamais failli, mon entreprise aurait disparu.
J’entends faire sanctionner la violation du droit et j’attends que la Préfecture lance un nouvel appel d’offres pour y répondre, avec la ferme intention de remporter ce contrat légalement, sans ne jamais céder aux pressions et violences que d’aucuns tentent d’exercer sur moi et mes collaborateurs. J’entends également faire condamner les auteurs de ces faits pour que, plus jamais, un entrepreneur ait à subir de tels actes extrêmement nuisibles à la capacité et la volonté d’entreprendre dont pourtant la France et la région Martinique ont tant besoin.
Henri Hubert DUPON, Fort de France, le 23 juin 2016