Ancien membre de l’équipe COUSTEAU, expert en sciences écologiques auprès de l’Unesco, Nathalie de POMPIGNAN est l’auteur d’un ouvrage de référence, écrit à quatre mains avec sa fille Constance ALBANEL, « Océan alerte rouge, chroniques d’un désastre annoncé » (octobre 2014 / Editions L’Harmattan).
Elle est l’invitée du prochain Grand Forum de Contact-Entreprises qui se déroulera à Madiana le 9 juin à 18h. Conférence gratuite, réservation auprès de avnoel@contact-entreprises.com
« Océan, alerte rouge » ! Un constat alarmant :
Nathalie de POMPIGNAN : L’océan est aujourd’hui en danger et le tableau est sombre. A l’origine de la vie sur notre planète, il occupe 70% de sa surface et fait d’elle une terre habitable. Il est la principale source de protéines pour près de 3 milliards d’êtres humains. Il interagit avec l’atmosphère, absorbe plus d’un quart des émissions de carbone, joue un rôle essentiel dans la régulation de la chaleur et des variations des températures et des précipitations et produit la moitié de l’oxygène que nous respirons. Il abrite une extraordinaire et foisonnante biodiversité et son littoral accueille les 2/3 de la population mondiale. Quant à ses bienfaits « marchands », ils sont innombrables : pêche, ressources énergétiques, minérales et génétiques, tourisme. N’oublions pas aussi que 90 % du commerce mondial emprunte la voie maritime. Or, sa santé est en péril.
Les activités humaines affectent durement 40% de sa surface : surpêche, pollutions innombrables, industrielles et agricoles essentiellement, urbanisation du littoral et émissions de gaz à effet de serre. 80% de la pollution marine provient de sources terrestres. Partout, dans le monde, la perte de biodiversité océanique s’accélère. Les écosystèmes parmi lesquels les récifs coralliens, les mangroves, les grands fonds marins sont sous pression et pour beaucoup d’entre eux dégradés. Les espèces invasives prolifèrent, les zones marines mortes s’accroissent et les matières plastiques forment des continents et contaminent l’océan en se décomposant.
La surpêche a provoqué une réduction de 90% de certains stocks halieutiques commerciaux en cinq décennies. Et les changements climatiques ont d’ores et déjà des impacts importants sur le milieu marin : réchauffement, élévation du niveau de la mer entrainant érosions et inondations. L’augmentation des émissions se traduit par une acidification croissante menaçant la survie d’organismes à la base de la chaîne alimentaire. La relation climat/océan est modifiée car l’intensité et la rapidité de ces impacts diminuent la capacité de résistance et d’adaptation de l’océan aux changements en cours. Le constat fondé sur des faits établis et reconnus est alarmant.
La gestion de l’océan n’est pas encore au cœur des priorités de la communauté internationale. Mais chacun de nous a le droit de comprendre et de connaître les enjeux considérables dont l’océan est le centre. Il est primordial de mieux étudier le système océanique dans toute sa complexité, d’agir afin d’éviter sa dégradation continue, d’adopter une gestion avisée des ressources et de rendre les activités économiques présentes et à venir compatibles avec l’indispensable protection du milieu marin. Tout en s’adaptant aux changements climatiques. Cette transition qui nécessite d’établir avec l’océan des rapports nouveaux et vivre de lui et avec lui sur un mode durable est l’un des grands défis adressés aujourd’hui à notre monde.
Lors du Grand Forum Contact-Entreprises qui se tiendra le 9 juin à Madiana, j’aborderai la question des zones marines mortes qui prolifèrent dangereusement. Je parlerai aussi de l’élévation du niveau de la mer, de la submersion des îles et de certains littoraux, des conséquences de ces phénomènes et de la conduite que l’humanité doit impérativement tenir pour y faire face.
Cette conférence-débat est gratuite et ouverte à tous. Les places étant limitées, il faut réserver auprès de avnoel@contact-entreprises.com
L’organisation de ce Grand Forum est possible grâce au soutien de nos partenaires Air France et Habitation Céron.