Assemblée de l’AMPI, le discours de Pierre Marie-Joseph

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C’est dans les salons de l’Hôtel de la Batelière et devant un large publc de qualité que se déroulait l’Assemblée Générale de l’AMPI. Une assemblée sous le signe de la coopération régionale, au cours de laquelle le Président Pierre MARIE-JOSEPH a dressé un état des lieux de la situation industrielle en Martinique.

Ci-joint le discours prononcé ce 28 juin 2012 :

Monsieur le Préfet, Monsieur le Président du Conseil Régional, Chers amis industriels de la Dominique, Mesdames et Messieurs les élus et responsables d’administrations, Chers collègues de la Guadeloupe, chers amis industriels, Mesdames Messieurs,

Je vous remercie sincèrement de votre présence et tiens à vous dire combien cette rencontre annuelle avec vous tous, en clôture de notre Assemblée générale, nous est précieuse.

Elle nous donne en effet l’occasion, chaque année, de faire le point sur notre secteur d’activité industriel et d’évoquer les tendances qui nous paraissent se dessiner pour l’avenir.

Nous sommes particulièrement heureux, cette année, d’accueillir une importante délégation d’industriels de la Dominique, membres de la Dominica Manufacturers Association (D.M.A.), qui nous font le plaisir d’assister à notre Assemblée Générale, accompagnés par ailleurs de représentants de l’Invest Dominica Authority, institution accompagnant les investisseurs en Dominique.

J’avais moi-même participé à l’assemblée constitutive de la D.M.A à la Dominique en février 2011, et Hervé Toussay et Alex Bilas ont représenté l’AMPI le 23 mai dernier à la première Assemblée Générale de cette Association.

Je dois saluer à cette occasion l’engagement personnel de Jean-Yves BONNAIRE, ancien membre du Comité Directeur de l’AMPI, aujourd’hui co-gérant avec M. BELLEMARE, d’une entreprise d’exploitation de carrières à la Dominique, qui s’est beaucoup investi depuis le début de la création de DMA pour impulser le rapprochement entre industriels dominicais et industriels martiniquais. Ce rapprochement, j’en suis convaincu, sera fertile en projets de coopération régionale entre nos deux îles. Merci Jean-Yves.

Toujours au titre de notre engagement dans la coopération régionale, je donnerai également la parole dans quelques instants à Monsieur Franck Robert qui nous dira quelques mots sur les opportunités de coopération qui se présentent avec Haïti.

Venons-en au bilan de notre secteur industriel et aux perspectives qui nous paraissent se dessiner devant nous :

D’abord le bilan :

L’Industrie à la Martinique , c’est 8% du PIB et, tous secteurs confondus, un chiffre d’affaires en 2011 de 1,356 milliards d’€ pour les 138 adhérents industriels que compte l’AMPI. Ceux-ci emploient  un effectif total de 4 084 salariés, effectif en légère baisse par rapport à 2010 (- 1 % environ). Ceci représente une masse salariale totale annuelle de 196 millions d’€.

L’Industrie est aussi  le principal secteur exportateur de la Martinique, avant la banane, les produits industriels (produits pétroliers compris) représentant 58 % des exportations de Martinique, soit  186 millions d’€ de produits industriels exportés pour un total d’exportations de 329 millions d’€ en 2011.

Enfin, par comparaison aux importations de Martinique, on observe que le chiffre d’affaires de l’industrie locale déjà cité, soit 1,356 milliards d’€, représente 50 % des importations totales de Martinique, celles-ci atteignant 2,730 milliards d’€ en 2011. Hors énergie, le chiffre d’affaires de l’industrie martiniquaise en 2011 est en très faible augmentation par rapport à 2010, soit + 1,5%.

Bien sûr, cette tendance est à nuancer selon les secteurs. En particulier l’activité de certaines entreprises qui fournissent le secteur du Bâtiment et Travaux publics est restée  très affectée par le manque de chantiers en 2011 et ces entreprises ne perçoivent toujours pas de reprise sérieuse au 1er semestre 2012.

Le carnet de commandes reste donc la préoccupation majeure de nos chefs d’entreprise, tant en ce qui concerne les marchés de travaux, publics et privés qu’en ce qui concerne la consommation des ménages.

Mais l’objectif de maintenir, en tout temps, la compétitivité de notre industrie locale face à l’importation est également notre combat quotidien. Il ne s’agit pas uniquement de la compétitivité par le prix, mais aussi de notre capacité de nous maintenir aux plus hauts niveaux de la technologie moderne, de la formation de nos collaborateurs, de la qualité de nos produits, de l’innovation et du respect des normes et règlements notamment en matière de sécurité dans le travail et, de plus en plus, en matière environnementale. Je souhaite sur ce dernier point nous féliciter de l’action que nous menons actuellement en partenariat avec l’ADEME (je salue M. Bordage et son équipe). Ce travail conduit par un jeune chargé de mission, M. Gilles Nosibor, que nous avons recruté, vise à la réduction des consommations énergétiques de nos industries. Les premiers résultats sont d’ores et déjà encourageants.

Parlons maintenant des perspectives :

Un nouveau Gouvernement et un nouveau Parlement viennent d’être mis en place au niveau national. Un certain nombre de mesures d’action publique en faveur des entreprises des DOM a été annoncé par le Président François Hollande et une Conférence économique pour les DOM est annoncée pour bientôt.

Au niveau européen, une nouvelle communication de la Commission européenne « Vers un partenariat avec les RUP pour une croissance intelligente, durable et inclusive » vient d’être publiée le 20 juin dernier.

Nous suivons de près, en collaboration avec la FEDOM et EURODOM, toutes ces évolutions des futurs cadres de l’action publique nationale et européenne sur la prochaine période 2014-2020, sans oublier bien sûr l’action de nos collectivités locales et le travail permanent que nous conduisons en partenariat avec elles, dans un grand nombre de domaines visant sans être exhaustif, la formation professionnelle, l’insertion des jeunes, la coopération régionale, la création de zones d’activité, le fonctionnement du port, etc…

Nous resterons  en particulier très mobilisés sur la reconduction des dispositifs d’aide publique essentiels autant à la compensation de nos surcoûts de production, qu’à la modernisation de nos équipements industriels : défiscalisation, zone franche, exonération d’octroi de mer, aide au fret, notamment.

Mesdames, Messieurs, l’industrie locale doit rester le fer de lance de la production de valeur ajoutée locale et donc de l’emploi local. C’est le dessein qui a présidé à la création de l’AMPI en 1972. Nous fêtons donc cette année nos 40 ans d’existence. Cette action au service de la production locale est exaltante et nous sommes heureux de la conduire.

Je vous remercie de votre attention.

Pierre MARIE-JOSEPH

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